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mathias sandorf.

« Eh ! le diable s’en mêle ! s’écria Pointe Pescade. C’est peut-être le meilleur qui nous échappe !… Il ne manquerait plus que l’autre en fît autant !… En tout cas, le Toronthal est de bonne prise !… D’ailleurs, nous n’avons pas le choix !… En avant, mon Cap, en avant ! »

Et quelques rapides enjambées les eurent bientôt rapprochés tous deux de Silas Toronthal.

Celui-ci remontait rapidement la rue de la Turbie. Après avoir laissé sur la gauche le petit tertre que domine la tour d’Auguste, il passa, en courant, devant les maisons déjà fermées, et se trouva enfin sur la route de la Corniche.

Pointe Pescade et Cap Matifou le suivaient à moins de cinquante pas en arrière.

Mais, de Sarcany, il n’était plus question, soit qu’il eût suivi sur la crête des talus de droite, soit qu’il eût définitivement abandonné son complice pour redescendre à Monte Carlo.

La route de la Corniche, reste d’une ancienne voie romaine, à partir de la Turbie, descend vers Nice, à mi-montagne, au milieu de roches superbes, de cônes isolés, de précipices profonds qui se creusent jusqu’à la ligne du chemin de fer, tracée le long du littoral. Au-delà, par cette nuit étoilée, à la clarté de la lune qui se levait dans l’est, apparais-