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le dernier enjeu.

« Silas, dit alors Sarcany, pas d’hésitation !… Vous êtes décidé à jouer, n’est-ce pas ?

— Oui !… décidé à risquer le tout pour le tout ! répondit le banquier, dont toutes les hésitations avaient cessé, d’ailleurs, dès qu’il s’était trouvé sur les premières marches du péristyle.

— Ce n’est pas à moi de vous influencer ! reprit Sarcany. Abandonnez-vous à votre inspiration, non à la mienne ! Elle ne peut se tromper ! — Est-ce à la roulette que vous allez…

— Non… au trente et quarante ! répondit Silas Toronthal, en entrant dans le hall.

— Vous avez raison, Silas ! N’écoutez que vous-même !… La roulette vient de vous donner presque une fortune !… Au trente et quarante de faire le reste ! »

Tous deux entrèrent dans les salons et s’y promenèrent d’abord. Dix minutes après, Pointe Pescade les vit prendre place à l’une des tables du trente et quarante.

Là, en effet, peuvent se faire des coups plus audacieux, Là, si les chances du jeu sont simples, s’il n’y a à lutter que contre le refait, le maximum est de douze mille francs, et quelques passes peuvent donner des différences considérables de gain ou de perte. Là est donc le théâtre de prédilection