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les bouches de cattaro.

au rez-de-chaussée d’une maison suffisante pour lui et pour son compagnon. Tout d’abord, il fut convenu que Cap Matifou serait nourri par le propriétaire, et, bien que celui-ci eût fait des prix excessifs que justifiait l’énormité de son nouvel hôte, l’affaire fut réglée à la satisfaction des parties contractantes.

Quant au docteur Antékirtt, il se réservait le droit de prendre ses repas au dehors.

Le lendemain, après avoir laissé Cap Matifou libre d’employer son temps comme il le voudrait, le docteur commença sa promenade en allant à la poste, où lettres ou dépêches devaient lui être adressées sous des initiales convenues. Rien n’était encore arrivé à son adresse. Il sortit alors de la ville, dont il voulait observer les environs. Il ne tarda pas à trouver un restaurant passable, dans lequel se réunit le plus ordinairement la société cattarine, officiers et fonctionnaires autrichiens, qui se considèrent là comme en exil, pour ne pas dire en prison.

Le docteur n’attendait plus maintenant que le moment d’agir. Voici quel était son plan.

Il s’était décidé à faire enlever Pierre Bathory. Mais, cet enlèvement, à bord de la goélette, pendant sa relâche à Raguse, eût été difficile. Le jeune ingénieur était connu à Gravosa, et comme l’attention