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mathias sandorf.

— Oui.

— Combien en as-tu ?

— Une douzaine.

— Seulement ?…

— Oui, mais des bons !

— Des gens du Manderaggio ?

— Un peu de tout, et principalement des Maltais.

— Bonnes recrues, peut-être insuffisantes, répondit Zirone, car, depuis quelques mois, la besogne devient dure et coûteuse ! C’est à croire que les gendarmes pullulent maintenant en Sicile, et l’on en trouvera bientôt autant que de semelles du Pape dans les halliers ! Enfin, si ta marchandise est de bonne qualité…

— Je le crois, Zirone, répondit Carpena, et tu en jugeras à l’essai. En outre, j’amène avec moi un joli garçon, un ancien acrobate de foires, agile et futé, dont on pourrait faire une fille, au besoin, et qui, je pense, nous rendra de grands services.

— Que faisait-il à Malte ?

— Des montres, quand l’occasion s’en présentait, des mouchoirs, quand il ne pouvait attraper des montres !

— Et il se nomme ?…

— Pescador.

— Bien ! répondit Zirone. On verra à utiliser ses