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la veuve d’étienne bathory.

donjon de Pisino, et, quelques semaines après, ils étaient condamnés à mort.

« Un jeune comptable, nommé Sarcany, arrêté en même temps qu’eux dans la maison du comte Zathmar, parfaitement étranger au complot d’ailleurs, ne tarda pas à être mis hors de cause, puis relâché, après le dénouement de cette affaire.

« La veille du jour où la sentence allait être exécutée, une évasion fut tentée par les prisonniers, réunis alors dans la même cellule. Le comte Sandorf et Étienne Bathory, en s’aidant de la chaîne d’un paratonnerre, parvinrent à s’enfuir du donjon de Pisino, et ils tombèrent dans le torrent de la Foïba, au moment où Ladislas Zathmar, saisi par les gardiens, était mis dans l’impossibilité de les suivre.

« Bien que les fugitifs eussent peu de chances d’échapper à la mort, puisqu’une rivière souterraine les entraînait au milieu d’un pays qu’ils ne connaissaient même pas, ils purent cependant gagner les grèves du canal de Lème, puis la ville de Rovigno, où ils trouvèrent asile dans la maison du pêcheur Andréa Ferrato.

« Ce pêcheur — un homme de cœur ! — avait tout préparé pour les conduire de l’autre côté de l’Adriatique, lorsque, par vengeance personnelle, un Espa-