Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 2.djvu/213

Cette page a été validée par deux contributeurs.

207
sur les parages de malte.

suivre. Pointe Pescade apprit alors ce qu’étaient Silas Toronthal, Sarcany et Carpena.

« Trois coquins ! dit-il. Je m’en doutais ! »

Puis, à Cap Matifou :

« Tu vas entrer en scène, dit-il.

— Bientôt ?

— Oui, mais attends ta réplique ! »

Ce fut le soir même que s’effectua le départ. Le Ferrato, toujours prêt à prendre la mer, ses vivres faits, ses soutes pleines, ses compas réglés, appareilla à huit heures.

On compte environ neuf cent cinquante milles depuis le fond de la Grande Syrte jusqu’à la pointe méridionale de la Sicile, à l’ouvert du cap Portio di Palo. Au rapide steam-yacht, dont la vitesse moyenne dépassait dix-huit milles à l’heure, il ne fallait qu’un jour et demi pour franchir cette distance.

Le Ferrato, ce croiseur de la marine antékirttienne, était un merveilleux bâtiment. Construit en France dans les chantiers de la Loire, il pouvait développer près de quinze cents chevaux de force effective. Ses chaudières, établies d’après le système Belleville, — système dans lequel les tubes contiennent l’eau et non la flamme, — avaient l’avantage de consommer peu de charbon, de produire une