dit pas de mourir !… Il lui dit de vivre… pour se venger !
— Non… pour punir ! répondit le docteur. Mais, Pierre, qui donc a pu te frapper ?
— Un homme que je hais, répondit Pierre, un homme avec lequel je me suis rencontré ce soir-là, par hasard, dans un chemin désert, le long des murailles de Raguse ! Peut-être cet homme a-t-il cru que j’allais m’élancer sur lui et le provoquer !… Mais il m’a prévenu !… Il m’a frappé !… Cet homme, c’est Sarcany, c’est… »
Pierre ne put achever. À la pensée de ce misérable, dans lequel il voyait maintenant le mari de Sava, son cerveau se troubla, ses yeux se fermèrent, la vie sembla se retirer de lui comme si sa blessure se fût rouverte.
En un instant, le docteur l’eut ranimé, il lui eut rendu sa connaissance, et, le regardant :
« Sarcany !… Sarcany ! » murmura-t-il.
Il eût été nécessaire que Pierre prît quelque repos, après la secousse qu’il venait de subir. Il ne le voulut pas.
« Non ! dit-il. Vous m’avez dit en commençant : Et d’abord l’histoire du docteur Antékirtt, depuis le moment où le comte Mathias Sandorf s’est précipité dans les eaux de l’Adriatique…