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la veuve d’étienne bathory.

« Le docteur Antékirtt ? demanda-t-il.

— C’est moi », répondit le docteur, en regardant ce pauvre homme, dont les paupières n’eurent pas même un tressaillement lorsque ses yeux se fixèrent sur lui.

Puis il ajouta :

« Qui êtes-vous, mon ami, et que me voulez-vous ?

— Je me nomme Borik, répondit le vieillard, je suis au service de madame Bathory, et je viens de sa part vous demander un rendez-vous…

— Madame Bathory ? répéta le docteur. Serait-ce la veuve de ce Hongrois qui paya de sa vie son patriotisme ?…

— Elle-même, répondit le vieillard. Et, bien que vous ne l’ayez jamais vue, il est impossible que vous ne la connaissiez pas, puisque vous êtes le docteur Antékirtt ! »

Celui-ci écoutait attentivement le vieux serviteur, dont les yeux restaient toujours baissés. Il semblait se demander si, sous ces paroles, ne se cachait pas quelque arrière-pensée.

Puis, reprenant :

« Que me veut madame Bathory ?

— Pour des raisons que vous devez comprendre, elle désirerait avoir avec vous un entretien, monsieur le docteur.