Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 1.djvu/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.

68
mathias sandorf.

à se compromettre personnellement dans une affaire de cette nature ; mais il sentait que son agent, lui, serait homme à le faire pour tous les deux. S’il se décidait à prendre sa part de cette machination, il saurait bien le lier par un traité qui le mettrait à sa merci, tout en lui permettant de rester dans l’ombre… Il hésita, pourtant. Bon ! à tout prendre, que risquait-il ? Il ne paraîtrait pas dans cette odieuse affaire, et il en recueillerait les bénéfices, — bénéfices énormes, qui pouvaient rétablir la situation de sa maison de banque…

« Eh bien ?… demanda Sarcany.

— Eh bien, non ! répondit Silas Toronthal, effrayé surtout d’avoir un tel associé, ou, car le mot est plus juste, un tel complice.

— Vous refusez ?

— Oui !… Je refuse !… Au surplus, je ne crois pas au succès de vos combinaisons !

— Prenez garde, Silas Toronthal, s’écria Sarcany d’un ton menaçant, sans se contraindre, cette fois.

— Prendre garde ! Et à quoi, s’il vous plaît ?

— À ce que je sais de certaines affaires…

— Sortez, Sarcany ! répondit Silas Toronthal.

— Je saurai bien vous forcer…

— Sortez ! »

En ce moment, un léger coup fut frappé à la