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le comte sandorf.

que le palatin préside à Bude… reprit Ladislas Zathmar.

— Le palatin et le conseil de Bude seront aussitôt mis dans l’impossibilité d’agir…

— Et dans l’impossibilité de correspondre avec la chancellerie de Hongrie, à Vienne ?

— Oui ! toutes nos mesures sont prises pour que la simultanéité de nos mouvements en assure le succès.

— Le succès ! reprit Étienne Bathory.

— Oui, le succès ! répondit le comte Sandorf. Dans l’armée, tout ce qui est de notre sang, du sang hongrois, est à nous et pour nous ! Quel est le descendant des anciens Magyars, dont le cœur ne battrait pas à la vue du drapeau des Rodolphe et des Corvin ! »

Et Mathias Sandorf prononça ces mots avec l’accent du plus noble patriotisme.

« Mais jusque-là, reprit-il, ne négligeons rien pour écarter tout soupçon ! Soyons prudents, nous n’en serons que plus forts ! — Vous n’avez rien entendu dire de suspect à Trieste ?

— Non, répondit Ladislas Zathmar. On s’y préoccupe surtout des travaux que l’État fait exécuter à Pola, et pour lesquels la plus grande partie des ouvriers a été embauchée. »