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mathias sandorf.

Nombre de partisans, mandés des divers points du royaume, y vinrent prendre des mesures et recevoir des ordres. Un service de pigeons voyageurs, porteurs de billets, établissait une communication rapide et sûre entre Trieste, les principales villes du pays hongrois et la Transylvanie, lorsqu’il s’agissait d’instructions qui ne pouvaient être confiées ni à la poste ni au télégraphe. Bref, toutes les précautions étaient si bien prises, que les conspirateurs avaient pu jusqu’alors se mettre à l’abri du plus léger soupçon.

D’ailleurs, on le sait, la correspondance ne se faisait qu’en langage chiffré, et par une méthode qui, si elle exigeait le secret, donnait du moins une sécurité absolue.

Trois jours après l’arrivée du pigeon voyageur dont le billet avait été intercepté par Sarcany, le 21 mai vers huit heures du soir, Ladislas Zathmar et Étienne Bathory se trouvaient tous les deux dans le cabinet de travail, en attendant le retour de Mathias Sandorf. Ses affaires personnelles avaient récemment obligé le comte à retourner en Transylvanie et jusqu’à son château d’Artenak ; mais il avait pu profiter de ce voyage pour conférer avec ses amis de Klausenbourg, capitale de la province, et il devait revenir ce jour-même, après leur avoir communiqué