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le docteur antékirtt.

Vers une heure après-midi, Pointe Pescade et Cap Matifou étaient de retour à bord de la Savarèna. Une grande cabine de l’avant avait été mise à leur disposition, — cabine confortable, pourvue « de tout ce qu’il fallait pour écrire », ainsi que le disait le joyeux garçon.

L’équipage fit le meilleur accueil à ces nouveaux compagnons, auxquels il devait d’avoir échappé à une terrible catastrophe.

Dès leur arrivée, Pointe Pescade et Cap Matifou purent constater que la cuisine du bord ne leur ferait pas regretter la cuisine des arènes provençales.

« Vois-tu, Cap Matifou, répétait Pointe Pescade, en vidant un verre de bon vin d’Asti, avec de la conduite, on arrive toujours à tout. Mais faut de la conduite ! »

Cap Matifou ne put répondre que par un hochement de tête, sa bouche étant alors encombrée d’un énorme morceau de jambon grillé, qui disparut avec deux œufs frits dans les profondeurs de son estomac.

« Rien que pour te voir manger, mon Cap, dit Pointe Pescade, quelle recette on ferait ! »