sées, de se fourrer le nez dans leurs cuvettes ! Entrez ! Entrez ! messieurs, mesdames, et suivez le monde ! »
Et le joyeux Pescade se laissait aller à ses boniments habituels, comme s’il eût été sur les tréteaux de sa baraque.
« Bien, Pointe Pescade ! répondit le docteur. Nous nous entendrons à merveille, et, par dessus tout, je vous recommande de ne rien perdre de votre belle humeur ! Riez, mon garçon, riez et chantez tant qu’il vous plaira ! L’avenir nous garde peut-être d’assez tristes choses pour que votre joie ne soit pas à dédaigner en route ! »
En parlant ainsi, le docteur Antékirtt était redevenu sérieux. Pointe Pescade, qui l’observait, pressentit que dans le passé de cet homme, il devait y avoir eu de grandes douleurs qu’il leur serait peut-être donné de connaître un jour.
« Monsieur le docteur, dit-il alors, à partir d’aujourd’hui, nous vous appartenons corps et âme !
— Et, dès aujourd’hui, répondit le docteur, vous pouvez vous installer définitivement dans votre cabine. Très probablement, je vais rester quelques jours à Gravosa et à Raguse ; mais il est bon que vous preniez dès maintenant l’habitude de vivre à bord de la Savarèna.