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le docteur antékirtt.

salle à manger, étaient peintes et décorées à grands frais. Les tapis, les tentures, tout ce qui constituait l’ameublement, était ingénieusement adapté aux besoins d’une navigation de plaisance. Cette appropriation, si bien comprise, se retrouvait non seulement dans les chambres du capitaine, des officiers, mais encore dans l’office, où la vaisselle d’argent et de porcelaine était protégée contre les rudesses du tangage et du roulis, dans la cuisine, tenue avec une propreté hollandaise, et dans le poste, où les hamacs de l’équipage pouvaient se balancer à l’aise. Les hommes, au nombre d’une vingtaine, portaient l’élégant costume des marins maltais, culotte courte, bottes de mer, chemise rayée, leur ceinture brune, bonnet rouge, vareuse, sur laquelle s’écartelaient en blanc les initiales du nom de la goélette et de son propriétaire.

Mais à quel port était attaché ce yacht ? De quel rôle d’inscription maritime relevait-il ? En quel pays limitrophe de la Méditerranée prenait-il ses quartiers d’hiver ? Quelle était sa nationalité, enfin ? On ne la connaissait pas plus qu’on ne connaissait la nationalité du docteur. Un pavillon vert, avec une croix rouge à l’angle supérieur, près du guindant de l’étamine, battait à sa corne. Et on l’eût vainement cherché dans la série si nombreuse des divers pavil-