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mathias sandorf.

Pescade, en descendant le petit escalier qui conduisait à l’arène. De cette façon du moins, en jouant devant les banquettes, — il n’y en avait même pas ! — ils auraient gagné leur argent. Mais, en ce moment, un gros brouhaha s’éleva sur les quais du port. La foule parut s’agiter dans un mouvement d’ensemble très prononcé, qui la portait du côté de la mer, et ces mots se firent entendre, répétés par quelques centaines de voix :

« Le trabacolo !… Le trabacolo ! »

C’était l’heure, en effet, à laquelle devait être lancé le petit bâtiment. Ce spectacle, toujours attrayant, était de nature à exciter la curiosité publique. Aussi la place et les quais que la foule encombrait, furent-ils bientôt abandonnés pour le chantier de construction, dans lequel devait se faire l’opération du lancement.

Pointe Pescade et Cap Matifou, comprirent qu’il n’y avait plus à compter sur le public, — en ce moment du moins. Aussi, désireux de retrouver l’unique spectateur qui avait failli emplir leur arène, ils la quittèrent, sans même prendre le soin d’en fermer la porte, — et pourquoi l’auraient-ils fermée ? — puis, ils se dirigèrent vers le chantier.

Ce chantier se trouvait placé à l’extrémité d’une