Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 1.djvu/228

Cette page a été validée par deux contributeurs.

220
mathias sandorf.

sion, la plus naturelle, en somme, que le gouvernement autrichien adopta. Aussi la justice dut-elle suivre son cours.

Étienne Bathory, pris dans les conditions que l’on sait, fut reconduit, pendant la nuit et sous escorte, au donjon de Pisino, puis, réuni, pour quelques heures seulement, à Ladislas Zathmar.

L’exécution était fixée au lendemain, 30 juin.

Sans doute, à ce moment suprême, Étienne Bathory aurait pu revoir une dernière fois sa femme et son enfant. Ladislas Zathmar aurait pu recevoir un dernier embrassement de son serviteur, car l’autorisation avait été donnée de les admettre au donjon de Pisino.

Mais Mme  Bathory et son fils, ainsi que Borik, qui était sorti de prison, avaient quitté Trieste. Ne sachant où les prisonniers avaient été conduits, puisque l’arrestation avait été tenue secrète, ils les avaient cherchés jusqu’en Hongrie, jusqu’en Autriche, et, après la condamnation prononcée, on ne put les retrouver à temps.

Étienne Bathory n’eut donc pas cette dernière consolation de revoir sa femme et son fils. Il ne put leur dire le nom de ces traîtres, que ne pourrait atteindre, maintenant, la justice de Mathias Sandorf !