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derniers efforts dans une dernière lutte.

Et, suivi de son compagnon, il sauta par la fenêtre. À ce moment, une escouade d’agents de police faisait irruption dans la salle basse. C’était Carpena qui les conduisait.

« Misérable ! dit Andréa Ferrato.

— C’est ma réponse à ton refus ! » répondit l’Espagnol.

Le pêcheur avait été saisi et garrotté. En un instant, les agents eurent occupé et visité toutes les chambres de la maison. La fenêtre, ouverte sur l’enclos, leur indiqua quel chemin venaient de prendre les fugitifs. Ils se lancèrent à leur poursuite.

Tous deux venaient alors d’atteindre la haie, que délimitait au fond le petit ruisseau. Le comte Sandorf, après l’avoir sautée d’un bond, aidait Étienne Bathory à la franchir à son tour, quand un coup de feu éclata à cinquante pas de lui.

Étienne Bathory venait d’être frappé d’une balle, qui ne fit que lui effleurer l’épaule, il est vrai ; mais son bras resta paralysé, et il lui fut impossible de se prêter à l’effort de son compagnon.

« Fuis, lui cria-t-il, fuis, Mathias !

— Non, Étienne, non ! Nous mourrons ensemble ! répondit le comte Sandorf, après avoir tenté une dernière fois de soulever son compagnon blessé entre ses bras.