grands mauvais temps. D’ailleurs, il faut bien courir quelques risques…
— Que nous courions des risques, répondit le comte Sandorf, nous dont l’existence est en jeu, rien de plus naturel ; mais, vous, mon ami, que vous risquiez votre vie…
— Cela me regarde, monsieur le comte, répondit Andréa Ferrato, et je ne fais que mon devoir en voulant vous sauver.
— Votre devoir ?…
— Oui ! »
Et Andréa Ferrato raconta cet épisode de sa vie, à la suite duquel il avait dû quitter Santa Manza, en Corse, et comment le bien qu’il allait faire ne serait qu’une juste compensation du mal qu’il avait fait.
« Brave cœur ! » s’écria le comte Sandorf, ému par ce récit.
Puis, reprenant :
« Mais, que nous allions aux bouches de Cattaro ou à la côte italienne, cela nécessitera une assez longue absence, qui, de votre part, peut étonner les gens de Rovigno ! Il ne faut pas, après nous avoir mis en sûreté, que vous puissiez à votre retour être arrêté…
— Ne craignez rien, monsieur le comte, répondit Andréa Ferrato. Je reste, quelquefois, cinq ou six