Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 1.djvu/202

Cette page a été validée par deux contributeurs.

194
mathias sandorf.

— Et le quatrième ?… demanda Étienne Bathory, sans oser achever sa phrase.

— Le quatrième est encore vivant, répondit Andréa Ferrato. Il y a eu sursis à l’exécution.

— Vivant ! s’écria Étienne Bathory.

— Oui ! répondit ironiquement le comte Sandorf. On veut attendre que nous ayons été repris, pour nous donner cette joie de mourir ensemble !

— Maria, dit Andréa Ferrato, conduis nos hôtes à la chambre, derrière la maison, sur l’enclos, mais sans lumière. Ce soir, il ne faut pas que la fenêtre paraisse éclairée au dehors. Tu pourras te coucher ensuite. Luigi et moi, nous veillerons.

— Oui, père ! répondit le jeune garçon.

— Venez, messieurs », dit la jeune fille.

Un instant après, le comte Sandorf et son compagnon échangeaient une cordiale poignée de main avec le pêcheur. Puis, ils passèrent dans la chambre, où les attendaient deux bons matelas de maïs, sur lesquels ils allaient pouvoir se remettre de tant de fatigues.

Mais déjà Andréa Ferrato avait quitté sa maison avec Luigi. Il voulait s’assurer que personne ne rôdait aux alentours, ni sur la grève, ni au-delà du petit ruisseau. Les fugitifs pouvaient donc paisiblement reposer jusqu’au lever du jour.