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mathias sandorf.

causer. Du fond du cellier, les fugitifs pouvaient entendre tout ce qu’ils disaient.

« Oui, ce soir, nous retournerons à la ville, où on nous donnera des instructions pour le service de nuit, répondit le brigadier à une question que venait de lui poser un des gendarmes. Le télégraphe aura peut-être apporté de nouvelles instructions de Trieste. »

La ville en question n’était pas Trieste : ce fut un point que retint le comte Sandorf.

« N’est-il pas à craindre, fit observer le second gendarme, que pendant que nous les cherchons ici, les fugitifs n’aient plutôt gagné du côté du canal de Quarnero ?

— Oui, cela est possible, répondit le premier gendarme, car ils peuvent s’y croire plus en sûreté qu’ici.

— S’ils l’ont fait, répliqua le brigadier, ils n’en risquent pas moins d’être découverts, puisque toute la côte est surveillée d’un bout de la province à l’autre ! »

Second point à noter : le comte Sandorf et son compagnon se trouvaient bien sur le littoral ouest de l’Istrie, c’est-à-dire près du rivage de l’Adriatique, non sur les bords du canal opposé, qui s’enfonce jusqu’à Fiume et très profondément dans les terres.