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le torrent de la foïba.

Le comte Sandorf, qui s’était avancé en rampant jusqu’à la porte de l’enclos, rejoignit précipitamment son compagnon et l’entraîna dans le coin le plus obscur du cellier. Là, tous deux, enfouis sous un tas de broussailles, se tinrent dans la plus complète immobilité.

Une demi-douzaine de gendarmes, commandés par un brigadier, remontaient la route, en se dirigeant vers l’est. S’arrêteraient-ils à la ferme ? Le comte Sandorf se le demanda, non sans une vive anxiété. Si les gendarmes fouillaient cette maison en ruines, ils ne pouvaient manquer de découvrir ceux qui s’y étaient cachés.

Il y eut halte en cet endroit. Le brigadier fit arrêter ses hommes. Deux gendarmes et lui descendirent de cheval, pendant que les autres restaient en selle.

Ceux-ci reçurent l’ordre de parcourir le pays aux environs du canal de Lème, puis de se rabattre sur la ferme, où on les attendrait jusqu’à sept heures du soir.

Les quatre gendarmes s’éloignèrent aussitôt en remontant la route. Le brigadier et les deux autres avaient attaché leurs chevaux aux piquets d’une barrière à demi détruite qui entourait l’enclos. Puis, après s’être assis au dehors, ils se mirent à