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mathias sandorf.

gno, sur la côte occidentale de la péninsule istrienne. Mais on ignorait alors que ce fussent les eaux de la Foïba, emportées à travers le gouffre du Buco à l’époque des grandes pluies, qui vinssent se jeter dans ce canal.

Il y avait sur la rive, à quelques pas, une hutte de chasseur. Le comte Sandorf et Étienne Bathory, après avoir repris un peu de forces, s’y réfugièrent. Là, ils se dépouillèrent de leurs vêtements, que les rayons d’un soleil ardent allaient sécher en peu de temps, et ils attendirent. Les barques de pêche venaient de quitter le canal de Lème, et aussi loin que la vue pouvait s’étendre, la grève semblait être déserte.

À ce moment, l’homme qui avait été témoin de cette scène, se releva, se rapprocha de la hutte comme pour bien en reconnaître la situation ; puis, il disparut vers le sud, au tournant d’une falaise peu élevée.

Trois heures après, Mathias Sandorf et son compagnon avaient pu reprendre leurs vêtements, humides encore, mais il fallait partir.

« Nous ne pouvons rester plus longtemps dans cette hutte, dit Étienne Bathory.

— Te sens-tu assez fort pour te remettre en route ? lui demanda Mathias Sandorf.