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le donjon de pisino.

que la disposition de l’ouverture s’opposait à ce que le regard pût plonger dans le gouffre du Buco. Si donc on parvenait à arracher ou à déplacer ce croisillon, il serait facile de se glisser à travers cette fenêtre, qui ressemblait assez à une embrasure percée dans la muraille d’une forteresse.

Mais le passage une fois libre, comment s’opérerait la descente au dehors, le long du mur à pic ? Une échelle ? Les prisonniers n’en possédaient pas et n’auraient pu en fabriquer. Employer des draps de lit ? Ils n’avaient pour draps que de grosses couvertes de laine, jetées sur un matelas que supportait un cadre de fer, scellé dans la paroi de la cellule. Il y aurait donc eu impossibilité de s’échapper par cette fenêtre, si le comte Sandorf n’eût déjà remarqué qu’une chaîne ou plutôt un câble de fer, qui pendait extérieurement, pouvait faciliter l’évasion.

Ce câble, c’était le conducteur du paratonnerre, fixé à la crête du toit, au-dessus de la partie latérale du donjon, dont la muraille s’élevait à l’aplomb du Buco.

« Vous voyez ce câble, dit le comte Sandorf à ses deux amis. Il faut avoir le courage de s’en servir pour nous évader.

— Le courage, nous l’avons, répondit Ladislas Zathmar, mais aurons-nous la force ?