Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 1.djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.

118
mathias sandorf.

forteresse où on l’avait renfermé. Mais, à cette question, le président du conseil de guerre n’avait pas cru devoir répondre, et, très certainement, le gardien, en vertu d’une consigne très sévère, n’y eût pas répondu davantage.

Les condamnés touchèrent à peine au dîner qui leur avait été servi. Ils passèrent le reste de la journée à causer de choses diverses, de l’espoir que le mouvement avorté serait repris un jour. Puis, à plusieurs reprises, ils revinrent sur les incidents de cette affaire.

« Nous savons, maintenant, dit Ladislas Zathmar, pourquoi nous avons été arrêtés et comment la police a tout appris par ce billet dont elle a eu connaissance…

— Oui, sans doute, Ladislas, répondit le comte Sandorf, mais ce billet, un des derniers que nous ayons reçus, en quelles mains est-il tombé d’abord, et par qui copie a-t-elle pu en être prise ?

— Et, étant prise, ajouta Étienne Bathory, comment, sans la grille, est-on parvenu à la déchiffrer ?

— Il faudrait donc que cette grille nous eût été volée, ne fut-ce qu’un instant… dit le comte Sandorf.

— Volée !… Et par qui ? répondit Ladislas Zathmar. Le jour de notre arrestation, elle était encore dans