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mathias sandorf.

devoir de la défendre ! Ce sera un honneur de mourir pour elle !

— Mathias, répondit Étienne Bathory, nous te remercions, au contraire, de nous avoir associés à cette œuvre patriotique, qui aura été l’œuvre de toute ta vie…

— Comme nous serons associés dans la mort ! » ajouta froidement le comte Zathmar.

Puis, pendant un moment de silence, tous trois regardèrent cette sombre cellule, dans laquelle devaient se passer leurs dernières heures. Une étroite fenêtre, percée dans l’épaisse muraille du donjon, à quatre ou cinq pieds de hauteur, l’éclairait à peine. Elle était meublée de trois lits de fer, de quelques chaises, d’une table et de tablettes fixées aux parois, sur lesquelles se trouvaient divers ustensiles.

Pendant que Ladislas Zathmar et Étienne Bathory se laissaient absorber par leurs réflexions, le comte Sandorf allait et venait dans la cellule.

Ladislas Zathmar, seul au monde, sans aucun lien de famille, n’avait pas à regarder autour de lui. Il n’avait plus que son vieux serviteur Borik pour le pleurer.

Il n’en était pas ainsi d’Étienne Bathory. Sa mort ne frappait pas que lui seul. Il avait une femme et