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avant, pendant et après le jugement.

Le même jugement prononçait aussi la confiscation des biens des trois condamnés.

Ordre fut donné de ramener en leur prison le comte Sandorf, Ladislas Zathmar et Étienne Bathory.

Sarcany fut reconduit dans la cellule qu’il occupait au fond d’un couloir elliptique du deuxième étage du donjon. Quant au comte Sandorf et à ses deux amis, pendant les dernières heures qui leur restaient à vivre, ils allaient être incarcérés dans une assez vaste cellule, située au même étage, précisément à l’extrémité du grand axe de cette ellipse que décrivait le couloir. Cette fois le secret était levé. Les condamnés seraient réunis jusqu’au moment de mourir.

Ce fut une consolation, ce fut même une joie pour eux, lorsqu’ils eurent été laissés seuls, lorsqu’il leur fut permis de s’abandonner à une émotion qu’ils pouvaient laisser enfin déborder. S’ils avaient su se contenir devant leurs juges, la réaction se fit alors, et là, sans témoins, ils s’ouvrirent leurs bras et s’y pressèrent.

« Mes amis, dit le comte Sandorf, c’est moi qui aurai causé votre mort ! Mais je n’ai point à vous en demander pardon ! Il s’agissait de l’indépendance de la Hongrie ! Notre cause était juste ! C’était un