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avant, pendant et après le jugement.

Le conseil de guerre entra en séance à neuf heures du matin. Le comte Sandorf, le comte Zathmar, le professeur Étienne Bathory, d’une part, et de l’autre, Sarcany, se revirent pour la première fois depuis leur incarcération. La poignée de main que Mathias Sandorf et ses deux amis se donnèrent sur le banc des accusés, ce fut comme un nouveau témoignage, un nouvel accord des sentiments qui les unissaient. Un geste de Ladislas Zathmar et d’Étienne Bathory fit comprendre au comte Sandorf que tous deux s’en remettaient à lui du soin de parler devant le conseil. Ni lui ni les autres n’avaient voulu accepter l’office d’un défenseur. Ce que le comte Sandorf avait fait jusqu’ici était bien fait. Ce qu’il lui conviendrait de dire à leurs juges serait bien dit.

L’audience était publique, en ce sens que les portes de la salle du conseil furent ouvertes. Cependant, peu de personnes y assistaient, car l’affaire n’avait point transpiré au dehors. Au plus, une vingtaine de spectateurs, appartenant au personnel du château.

L’identité des accusés fut d’abord constatée. Puis, aussitôt après, le comte Sandorf demanda au président du conseil en quel lieu ses compagnons et lui avaient été amenés pour y être jugés ; mais il ne fut point répondu à cette question.