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mathias sandorf.

Cette espérance fut trompée. Le signal attendu n’avait pas été donné, il ne devait pas l’être. Le mouvement était enrayé, momentanément du moins. Le gouvernement dut donc se borner à faire juger le comte Sandorf et ses complices sous la prévention de haute trahison envers l’État.

Cependant, ces investigations avaient demandé quelques jours. Aussi, ce fut vers le 20 juin seulement que l’affaire commença à s’instruire par l’interrogatoire des accusés. Ils ne furent même pas confrontés entre eux et ne devaient se revoir que devant leurs juges.

C’était à un conseil de guerre que le gouvernement avait dévolu le mandat de juger les chefs de la conspiration de Trieste. On sait combien est sommaire l’instruction des affaires qui sont soumises à cette juridiction exceptionnelle, combien sont rapides la conduite de ses débats et l’exécution de ses jugements.

C’est ce qui se produisit en cette circonstance.

Le 25 juin, le conseil de guerre s’assembla dans une des salles basses de la forteresse de Pisino, et, ce jour même, les accusés comparurent devant le tribunal militaire.

Les débats n’allaient être ni longs ni mouvementés, aucun incident ne devant se produire.