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le billet chiffré.

Cependant, Sarcany, comme à l’ordinaire, était retourné dans la maison de Ladislas Zathmar. Il y avait repris son travail de comptabilité, qui touchait à sa fin. Le comte Sandorf lui dit même, tout en le remerciant du zèle qu’il avait montré, que, dans une huitaine de jours, il n’aurait plus besoin de ses services.

Dans la pensée de Sarcany, cela signifiait évidemment que, vers cette époque, le signal, attendu de Trieste, serait envoyé dans les principales villes de la Hongrie.

Sarcany continua donc à observer avec le plus grand soin, mais sans jamais donner prise au soupçon, tout ce qui se passait dans la maison du comte Zathmar. Et même il avait paru si intelligent, il semblait tellement acquis aux idées libérales, il avait si peu caché l’invincible répulsion qu’il disait éprouver pour la race allemande, enfin il avait si bien joué son jeu, sans en avoir l’air, que le comte Sandorf comptait se l’attacher plus tard, lorsque le soulèvement aurait fait de la Hongrie un pays libre. Il n’était pas jusqu’à Borik, qui ne fût revenu des préventions que lui avait d’abord inspirées ce jeune homme.

Sarcany touchait donc à son but.

C’était à la date du 8 juin que le comte Sandorf,