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en vue de la nouvelle-angleterre

certain, c’est que vous n’avez rien découvert de ce qui se passe à l’intérieur du Great-Eyry…

— Rien, monsieur Ward…

— Cependant, vous n’avez vu apparaître aucune flamme ?…

— Aucune.

— Et vous n’avez entendu aucun bruit suspect ?…

— Aucun.

— On en est encore à savoir s’il se trouve là un volcan ?…

— Encore, monsieur Ward, et, si ce volcan existe, il y a lieu de croire qu’il dort d’un profond sommeil…

— Eh ! reprit M. Ward, rien ne dit qu’il ne se réveillera pas un jour !… Voyez-vous, Strock, cela ne suffit point qu’un volcan dorme, il faut qu’il soit éteint !… À moins que tout ce qu’on a raconté n’ait pris naissance dans les imaginations caroliniennes !…

— Je ne le pense pas, monsieur Ward, répondis-je. M. Smith, le maire de Morganton et son ami, le maire de Pleasant-Garden, sont très affirmatifs à ce sujet. Oui ! des flammes se sont montrées au-dessus du Great-Eyry !… Oui ! il en sortait des bruits inexplicables !… Pas de doute sur la réalité de ces phénomènes !…

— Entendu, déclara M. Ward. J’admets que les maires et leurs administrés n’ont point fait erreur !… Enfin, quoi qu’il en soit, le Great-Eyry n’a pas révélé son secret…

— Si on tient à le savoir, monsieur Ward, il n’y a qu’à y mettre le prix, et, en faisant les dépenses nécessaires, le pic et la mine auront raison de ces murailles…

— Sans doute, répliqua M. Ward, mais ce travail ne s’impose pas, et il est préférable d’attendre ! D’ailleurs, la nature finira peut-être par nous livrer elle-même le mystère en question…

— Monsieur Ward, croyez-le bien, je regrette de n’avoir pu accomplir la tâche que vous m’aviez confiée…