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great-eyry

massifs de rhododendrons tellement épais, parfois, qu’un piéton ne saurait les traverser.

Arrivés le soir à Pleasant-Garden, nous y fûmes convenablement installés pour la nuit. La journée suivante suffirait à gagner la ferme de Wildon, au bas de la chaîne.

Pleasant-Garden est une bourgade de moyenne importance. Bon accueil et généreuse réception nous furent faits par le maire. On soupa gaiement dans la salle de la jolie habitation qu’il occupait sous l’abri de grands hêtres. Naturellement, la conversation porta sur la tentative que nous allions faire pour reconnaître les dispositions intérieures du Great-Eyry.

« Vous avez raison, nous déclara notre hôte. Tant qu’on ne saura pas ce qui se passe ou se cache là-haut, nos campagnards ne seront point rassurés…

— Mais, demandai-je, aucun fait nouveau ne s’est produit depuis la dernière apparition des flammes au-dessus de Great-Eyry ?…

— Aucun, monsieur Strock. De Pleasant-Garden, on peut facilement observer l’arête supérieure de la montagne jusqu’au Black-Dome, qui la domine… Pas un bruit suspect ne nous est parvenu, pas une lueur ne s’est montrée… Et si c’est une légion de diables qui s’est nichée là, il semble bien qu’ils aient achevé leur cuisine infernale et soient partis pour quelque autre repaire des Alleghanys !…

— Des diables ! s’écria M. Smith. Eh bien, j’aime à croire qu’ils n’auront pas déguerpi sans laisser quelques traces de leur passage, bouts de queue ou bouts de cornes !… Nous verrons bien ! »

Le lendemain 29, au jour naissant, l’attelage nous attendait. M. Smith reprit sa place, je repris la mienne. Les chevaux se mirent à rapide allure sous le fouet du conducteur. Au terme de cette seconde journée de voyage, depuis le départ de Morgan-