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robur-le-conquérant

Dans le nord-ouest apparaissait un corps mobile qui s’approchait avec une excessive vitesse.

C’était le même appareil, qui, l’année précédente, après avoir enlevé les deux collègues du Weldon-Institut, les avait promenés au-dessus de l’Europe, de l’Asie, de l’Afrique, des deux Amériques.

« L’Albatros  !… l’Albatros  !… »

Oui… c’était lui, et nul doute que son inventeur Robur ne fût à bord, Robur-le-Conquérant !

Et quelle dut être la stupéfaction d’Uncle Prudent et de Phil Evans à revoir cet Albatros qu’ils croyaient détruit !… Il l’avait été, en effet, par l’explosion, et ses débris étaient tombés dans le Pacifique, avec l’ingénieur et tout son personnel ! Mais, presque aussitôt recueillis par un navire, ils furent conduits en Australie, d’où ils ne tardèrent pas à regagner l’île X.

Robur n’eut plus qu’une pensée : se venger. Aussi, pour assurer sa vengeance, construisit-il un second aéronef, plus perfectionné peut-être. Puis, ayant appris que le président et le secrétaire du Weldon-Institut, ses anciens passagers, s’apprêtaient à reprendre les expériences du Go a head, il avait fait route vers les États-Unis et il était là au jour dit, à l’heure dite.

Est-ce donc que, gigantesque oiseau de proie, il va fondre sur le Go a head ?… En même temps qu’il se vengera, est-ce que Robur veut démontrer publiquement la supériorité de l’aéronef sur les aérostats et autres appareils plus légers que l’air ?…

Dans leur nacelle, Uncle Prudent et Phil Evans se rendirent compte du danger qui les menaçait, du sort qui les attendait. Il fallait fuir, non pas d’une fuite horizontale, dans laquelle le Go a head serait facilement devancé, mais en gagnant les hautes zones où il avait chance, peut-être, d’échapper à son terrible adversaire.

Le Go a head s’éleva donc jusqu’à une hauteur de cinq mille