Page:Verne - Maître du monde, Hetzel, 1904.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.
122
maître du monde

à bord ?… N’importe, si on avait tenu ceux-là, peut-être aurions-nous appris qui ils étaient…

— Et surtout, ajouta Wells, si l’un d’eux était le capitaine de l’Épouvante

— Je n’ai qu’une crainte, Wells, c’est que ce submersible, quel qu’il soit, ait quitté la crique depuis votre départ…

— Nous le saurons dans quelques heures, et fasse le Ciel que nous l’y retrouvions !… Alors, à la tombée de la nuit…

— Mais, demandai-je, vous n’êtes pas resté jusqu’au soir dans le petit bois ?…

— Non… je suis parti vers cinq heures, et, le soir, j’arrivais à Toledo, d’où j’ai passé une dépêche à Washington…

— Hier, êtes-vous retourné à la crique de Black-Rock ?…

— Oui.

— Le sous-marin y était encore ?…

— À la même place.

— Et les deux hommes ?…

— Les deux hommes aussi… À mon avis, quelque avarie à réparer les aura amenés dans cet endroit désert…

— C’est probable, dis-je, une avarie qui les empêchait de regagner leur retraite habituelle… Puisse-t-il en en être ainsi !…

— J’ai lieu de le croire, car une partie du matériel avait été déposée sur la grève, et, autant que j’ai pu le constater sans donner l’éveil, il m’a semblé qu’on travaillait à bord…

— Ces deux hommes seulement ?…

— Seulement.

— Et cependant, observai-je, était-ce là un personnel suffisant pour manœuvrer un appareil de grande vitesse, tantôt automobile, tantôt bateau ou sous-marin ?…

— Je ne le pense pas, monsieur Strock… Mais, ce jour-là, je n’ai revu que les deux hommes de la veille… Plusieurs fois, ils vinrent jusqu’au petit bois où je me tenais caché, ils coupaient