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LES DEUX AMÉRIQUES.


Au milieu de ces arbres gigantesques. (Page 450.)


les tropiques, furent successivement traversés ou descendus. Les rives de ce dernier cours d’eau étaient bordées d’un épais taillis, dans lequel étaient percées de place en place des arcades qui permettaient aux pécaris, aux tigres et aux autres animaux sauvages ou féroces de venir s’abreuver. Lorsque la nuit étend son voile sur la forêt, celle-ci, qui a semblé jusqu’alors inhabitée, retentit aussitôt des rugissements, des cris ou des chants des bêtes fauves et des oiseaux qui semblent lutter à qui fera le plus de bruit.

Si l’Uritucu a ses audacieux crocodiles, l’Apure possède de plus un petit poisson, le « carabito », qui s’attaque avec une telle frénésie aux baigneurs, qu’il leur enlève souvent des morceaux de chair relativement considérables. Ce pois-