les tropiques, furent successivement traversés ou descendus. Les rives de ce
dernier cours d’eau étaient bordées d’un épais taillis, dans lequel étaient percées
de place en place des arcades qui permettaient aux pécaris, aux tigres et
aux autres animaux sauvages ou féroces de venir s’abreuver. Lorsque la nuit
étend son voile sur la forêt, celle-ci, qui a semblé jusqu’alors inhabitée, retentit
aussitôt des rugissements, des cris ou des chants des bêtes fauves et des
oiseaux qui semblent lutter à qui fera le plus de bruit.
Si l’Uritucu a ses audacieux crocodiles, l’Apure possède de plus un petit poisson, le « carabito », qui s’attaque avec une telle frénésie aux baigneurs, qu’il leur enlève souvent des morceaux de chair relativement considérables. Ce pois-