la moyenne de la vie était inférieure à ce qu’elle est présentement grâce au progrès de toutes choses. Nous nous basons donc sur une moyenne plus élevée, et par conséquent plus favorable à l’assuré, qui paie moins cher et vit plus longtemps…
— Quel sera le montant de ma prime ? reprit Kin-Fo, désireux d’arrêter le verbeux agent, qui ne négligeait aucune occasion de placer ce boniment en faveur de la Centenaire.
— Monsieur, répondit William J. Bidulph, j’aurai l’indiscrétion de vous demander quel est votre âge ?
— Trente et un ans.
— Eh bien, à trente et un ans, s’il ne s’agissait que d’assurer les risques ordinaires, vous paieriez dans toute compagnie, deux quatre-vingt-trois pour cent. Mais, à la Centenaire, ce ne sera que deux soixante-dix, ce qui fera annuellement, pour un capital de deux cent mille dollars, cinq mille quatre cents dollars.
— Et dans les conditions que je désire ? dit Kin-Fo.
— En assurant tous les risques, y compris le suicide ?…
— Le suicide surtout.
— Monsieur, répondit d’un ton aimable William J. Bidulph, après avoir consulté une table imprimée à la dernière page de son carnet, nous ne pouvons pas vous passer cela à moins de vingt-cinq pour cent.
— Ce qui fera ?…
— Cinquante mille dollars.
— Et comment la prime doit-elle vous être versée ?
— Tout entière ou fractionnée par mois, au gré de l’assuré.
— Ce qui donnerait pour les deux premiers mois ?…
— Huit mille trois cent trente-deux dollars, qui, s’ils étaient versés aujourd’hui 30 avril, mon cher monsieur, vous couvriraient jusqu’au 30 juin de la présente année.
— Monsieur, dit Kin-Fo, ces conditions me conviennent. Voici les deux premiers mois de la prime. »
Et il déposa sur la table une épaisse liasse de dollars-papiers qu’il tira de sa poche.
« Bien… monsieur… très bien ! répondit William J. Bidulph. Mais, avant de signer la police, il y a une formalité à remplir.
— Laquelle ?