— Tout est tranquille ?
— Oui.
La ronde continua son chemin.
— Tu disais ?… interrogea Patterson, quand elle fut suffisamment éloignée.
— Je disais : à propos, que sont devenus les autres ?
— Quels autres ?
— Dorick ?
— Mort.
— Fred Moore ?
— Mort.
— William Moore ?
— Mort.
— Bigre !… Et Kennedy ?
— Il se porte comme toi et moi.
— Pas possible !… Il a donc réussi à s’en tirer ?
— Probable.
— Sans être même soupçonné ?
— C’est à croire, car il n’a jamais cessé de circuler librement.
— Où est-il maintenant ?
— Il monte la garde quelque part, d’un côté ou de l’autre… Je ne sais où.
— Tu ne pourrais pas t’en informer ?
— Impossible. Il m’est interdit de quitter mon poste. D’ailleurs, que lui veux-tu, à Kennedy ?
— M’adresser à lui, puisque ma proposition ne semble pas te plaire.
— Et tu crois que je t’y aiderai ? protesta Patterson. Tu crois que j’aiderai les Patagons à venir nous massacrer tous ?
— Pas de danger, affirma Sirdey. Les camarades n’auront rien à craindre. Au contraire, ils auront leur part du pillage. C’est convenu.
— Hum !… fit Patterson qui ne semblait pas convaincu.
Il était ébranlé cependant. Se venger des Hosteliens et s’enrichir en même temps de leurs dépouilles, c’était tentant… Mais se fier à la parole de ces sauvages !… Une fois de plus, la prudence l’emporta.
— Tout ça, c’est des mots en l’air, dit-il d’un ton décidé.