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une expérience de simon ford

Si Jack Ryan et les autres superstitieux de la houillère eussent aperçu ces flammes fantastiques, ils n’auraient certainement pas manqué de crier au surnaturel !

Mais Harry n’y songeait même pas. Le vieux Simon non plus. Et lorsque tous deux causaient de ces phénomènes, dus évidemment à une cause purement physique :

« Mon garçon, répondait le vieil overman, attendons ! Tout cela s’expliquera quelque jour ! »

Toutefois, il faut observer que jamais, jusqu’alors, ni Harry, ni son père n’avaient été en butte à un acte de violence.

Si la pierre, tombée ce jour même aux pieds de James Starr, avait été lancée par la main d’un malfaiteur, c’était le premier acte criminel de ce genre.

James Starr, interrogé, fut d’avis que cette pierre s’était détachée de la voûte de la galerie. Mais Harry n’admit pas une explication si simple. La pierre, suivant lui, n’était pas tombée, elle avait été lancée. À moins de rebondir, elle n’eût jamais décrit une trajectoire, si elle n’eût été mue par une impulsion étrangère.

Harry voyait donc là une tentative directe contre lui et son père, ou même contre l’ingénieur. Après ce qu’on sait, peut-être conviendra-t-on qu’il était fondé à le croire.


CHAPITRE VII

une expérience de simon ford.


Midi sonnait à la vieille horloge de bois de la salle, lorsque James Starr et ses deux compagnons quittèrent le cottage.

La lumière, pénétrant à travers le puits d’aération, éclairait vaguement la clairière. La lampe d’Harry eût été inutile alors, mais elle ne devait pas tarder à servir, car c’était vers l’extrémité même de la fosse Dochart que le vieil overman allait conduire l’ingénieur.

Après avoir suivi sur un espace de deux milles la galerie principale, les trois explorateurs — on verra qu’il s’agissait d’une exploration, — arrivèrent à l’orifice d’un étroit tunnel. C’était comme une contre-nef dont la voûte reposait sur