qu’après le repas et sur les lieux mêmes. Sans cela, vous ne voudriez pas me croire.
— Simon, reprit l’ingénieur, regardez-moi bien… là… dans les yeux. Une communication intéressante ?… Oui… Bon !… Je ne vous en demande pas davantage, ajouta-t-il, comme s’il eût lu la réponse qu’il espérait dans le regard du vieil overman.
— Et la deuxième question ? demanda celui-ci.
— Savez-vous, Simon, quelle est la personne qui a pu m’écrire ceci ? » répondit l’ingénieur, en présentant la lettre anonyme qu’il avait reçue.
Simon Ford prit la lettre, et il la lut très attentivement.
Puis, la montrant à son fils :
« Connais-tu cette écriture ? dit-il.
— Non, père, répondit Harry.
— Et cette lettre était timbrée du bureau de poste d’Aberfoyle ? demanda Simon Ford à l’ingénieur.
— Oui, comme la vôtre, répondit James Starr.
— Que penses-tu de cela, Harry ? dit Simon Ford, dont le front s’assombrit un instant.
— Je pense, père, répondit Harry, que quelqu’un a eu un intérêt quelconque à empêcher monsieur James Starr de venir au rendez-vous que vous lui donniez.
— Mais qui ? s’écria le vieux mineur. Qui donc a pu pénétrer assez avant dans le secret de ma pensée ?… »
Et Simon Ford, pensif, tomba dans une rêverie dont la voix de Madge le tira bientôt.
« Asseyons-nous, monsieur Starr, dit-elle. La soupe va refroidir. Pour le moment, ne songeons plus à cette lettre ! »
Et, sur l’invitation de la vieille femme, chacun prit place à la table, — James Starr vis-à-vis de Madge, pour lui faire honneur —, le père et le fils l’un vis-à-vis de l’autre.
Ce fut un bon repas écossais. Et, d’abord, on mangea d’un « hotchpotch », soupe dont la viande nageait au milieu d’un excellent bouillon. Au dire du vieux Simon, sa compagne ne connaissait pas de rivale dans l’art de préparer le hotchpotch.
Il en était de même, d’ailleurs, du « cockyleeky », sorte de ragoût de coq, accommodé aux poireaux, qui ne méritait que des éloges.
Le tout fut arrosé d’une excellente ale, puisée aux meilleurs brassins des fabriques d’Édimbourg.