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les frères kip.

Au moment où le capitaine prononça le nom du maître d’équipage, M. Hawkins n’avait pu retenir un geste assez significatif.

« Si je t’ai parlé de Flig Balt, reprit-il alors, c’est qu’il ne m’avait pas fait très bonne impression quand nous l’avons engagé à Hobart-Town.

— Oui… je sais, répondit le capitaine, mais tes préventions ne sont point justifiées… Il remplit ses fonctions avec zèle, les hommes savent qu’il faut lui obéir, et, je te le répète, le service du bord n’a rien laissé à désirer.

— Tant mieux, Gibson, je préfère m’être trompé à son égard, et du moment qu’il t’inspire confiance…

— D’ailleurs, Hawkins, lorsqu’il s’agit de la manœuvre, je ne m’en rapporte qu’à moi seul, tu le sais, et j’abandonne volontiers le reste à mon maître d’équipage. Depuis notre départ, je n’ai pas eu un reproche à lui adresser, et s’il veut rembarquer sur le brick à son prochain voyage…

— Cela te regarde, après tout, mon cher ami, répondit M. Hawkins. Tu es le meilleur juge de ce qu’il convient de faire. »

On le voit, la confiance que Flig Balt inspirait à Harry Gibson, confiance fort mal placée, était entière, tant ce fourbe avait su jouer son jeu comme Vin Mod. C’est pourquoi, lorsque