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les frères kip.

toujours démesurément ouverts, comme si la vie ne l’eût pas encore quitté.

Nat Gibson s’agenouilla près de son père. Il l’embrassait, l’appelait, et appelait aussi sa mère… Lorsque Mme  Gibson apprendrait cet horrible malheur, y survivrait-elle, la malheureuse femme !…

Cependant M. Hamburg, auquel incombait le soin de faire une enquête, examinait les traces laissées sur l’herbe, et il crut reconnaître, à des empreintes de pas récentes, que le meurtre avait eu deux hommes pour auteurs. Puis, après avoir entrouvert les vêtements de M. Gibson, il constata à la poitrine une plaie produite par une lame dentelée, plaie ayant peu saigné. Quant à l’argent et aux papiers que portait le capitaine, ils avaient disparu.

Il était donc certain que le vol avait été le mobile du crime. Mais qui l’avait commis ?… Quelque colon de Kerawara ?… Cela semblait tout d’abord douteux… N’étaient-ce pas plutôt des indigènes ?… et, en réalité, ils sont assez suspects… Mais comment et où découvrir les assassins ?… Le meurtre accompli, n’avaient-ils pas immédiatement quitté Kerawara sur leur pirogue pour regagner l’île d’York ?… En quelques heures, ils avaient pu se mettre à l’abri de toute poursuite…