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les frères kip.

Karl et Pieter rentrèrent à bord, et, en attendant le retour des invités de M. Hamburg, ils vinrent s’asseoir à l’arrière du rouf.

Quant à Vin Mod, le misérable remonta, vers l’avant-pont. Affectant même une extrême gaieté, il se mit à causer avec les matelots Hobbes et Wickley, qui n’étaient point descendus à terre.

Ainsi avait été commis le crime.

Ce fut l’employé d’une factorerie qui, le lendemain, traversant la clairière, découvrit le corps du capitaine Gibson. Il revint en toute hâte au comptoir, et le bruit du meurtre se répandit aussitôt.

À cette nouvelle, Nat Gibson fut comme foudroyé. On sait quel lien d’affection unissait le père et le fils. M. Hawkins, aussi terriblement frappé que le malheureux jeune homme, n’aurait pu lui donner des soins. Les frères Kip durent le transporter dans sa cabine, où il finit par reprendre connaissance. Tous deux, d’ailleurs, témoignaient de la plus vive douleur et de la plus profonde indignation.

L’équipage était atterré. Jim pleurait à grosses larmes. Hobbes, Wickley, Burnes, ne pouvaient croire à la mort de leur capitaine. Flig Balt et Vin Mod se répandaient en violentes menaces contre le meurtrier.

Seules les recrues de Dunedin montrèrent