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les frères kip.

sieurs statues d’argile, grossièrement exécutées, peinturlurées de blanc, de noir, de rouge, dont les yeux, faits d’une lentille de nacre, étincelaient comme braises. Bakoui, tel est le nom que portent ces idoles. Entre autres objets déposés autour d’elles, on remarquait deux tam-tams qu’un indigène fit résonner à grand bruit sur l’ordre d’un vieillard à longue barbe, couverte de poussière d’ocre. Il y avait aussi un ornement attaché à ces statues, le prapraghan en bois finement sculpté, qui décore d’ordinaire l’avant des pirogues.

Nat Gibson s’était muni de son appareil photographique. Il obtint, de l’intérieur et de l’extérieur de ce tambou, des clichés très réussis qui allaient enrichir la collection de M. Hawkins.

Pendant cette visite au village tombarien, l’après-midi s’était écoulé. Le soir s’annonçait déjà, lorsque M. Zieger et ses hôtes reprirent le chemin de Wilhelmstaf à travers la forêt. Si les étoiles célestes brillaient au-dessus du dôme des grands arbres par milliers, c’était par millions que des étoiles terrestres projetaient leur lumière phosphorescente au milieu des frondaisons, entre les herbes du sol. Autant de ces vers luisants, qu’on appelle « kallottes » en langue mélanésienne et dont le sous-bois s’illuminait. Il semblait que les pieds