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trois semaines dans l’archipel.

navire de guerre vint relâcher à l’une des îles de l’archipel Bismarck, et rendit aux couleurs allemandes les honneurs réglementaires, lorsque M. Zieger les faisait hisser au mât de pavillon de Port-Praslin.

Au surplus, le gouvernement impérial avait laissé aux naturels leur indépendance presque complète. Les tribus n’ont pour ainsi dire pas de chefs. Si quelque autorité est dévolue aux vieillards, du moins tous les membres de la peuplade vivent-ils sur le pied d’égalité. Il n’existe plus d’esclaves, même dans les villages de l’intérieur, et tous les travailleurs sont libres. C’est à ce titre, moyennant un salaire payé en objets manufacturés ou de consommation, qu’ils s’emploient dans les fabriques ou à la culture des champs. D’ailleurs, avant la suppression de l’esclavage, les esclaves étaient convenablement traités par leurs maîtres.

Ce début de civilisation est certes dû au zèle, au dévouement des missionnaires qui se sont fixés sur différents points de l’archipel. Ils le parcourent sans cesse, l’Évangile à la main. À Port-Praslin existe une chapelle protestante, que deux de ces pasteurs des servent et qui suffit aux besoins du culte.

Ce fut pendant une excursion vers la partie centrale de l’île, à trois milles environ du port,