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port-praslin.

lement. Il est brun jaunâtre de peau, et non pas noir comme le nègre. Son ventre est proéminent, ses membres sont plutôt grêles. Sa chevelure est laineuse et il la laisse retomber sur ses épaules en nattes frisées, en tire-bouchons folâtres, coiffure qui, dans les pays plus civilisés, est l’apanage du sexe féminin. À noter que, chez ces indigènes, le front est rétréci, le nez épaté, la bouche large, la denture rongée par l’abus du bétel. À la cloison et aux ailes du nez comme aux lobes des oreilles, percés de trous, pendent des bâtonnets auxquels sont attachées des dents d’animaux, des touffes de plumes, sans compter nombre d’ustensiles d’un usage courant. Ces indigènes sont à peine vêtus de pagnes en étoffe, qu’ils ont depuis quelques années substitués aux pagnes d’écorce. Pour compléter cet habillement, ils recourent à la peinture sur diverses parties de leur corps. Avec l’ocre, délayée dans l’huile de coco, ils se teignent les joues, le front, l’extrémité nasale, le menton, les épaules, la poitrine et le ventre. Il en est peu qui ne soient tatoués, et ce tatouage est obtenu, non par piqûres, mais par entailles au moyen de pierres et de coquilles coupantes. Toute cette ornementation ne parvient pas à dissimuler la lèpre qui affecte leur épiderme, malgré les frictions huileuses aux-