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en remontant vers le nord.

M. Gibson promena sa longue-vue sur le littoral de l’île, puis à travers le semis des récifs de coraux qui entourent la pointe méridionale. Des milliers d’oiseaux volaient au-dessus à grands coups d’aile. On n’aperçut ni un canot, ni un homme. Personne ne mit en doute que les indigènes n’eussent regagné au delà du détroit quelque village riverain de la Nouvelle-Guinée.

Néanmoins, il importait de fuir ces parages dès que le départ serait possible. À certains indices, M. Gibson reconnut que la brise ne tarderait pas à reprendre.

Ce fut aussi l’opinion de Karl Kip, lorsque le soleil se leva au milieu des vapeurs empourprées de l’horizon. La mer « sentait quelque chose » en cette direction, et un léger clapotis se laissait déjà entendre.

« Je serais surpris, dit le capitaine, si nous n’avions pas bon vent dans une heure ou deux…

— Et s’il tient pendant seulement quatre jours, affirma M. Hawkins, nous arriverons à destination.

— En effet, répondit M. Gibson, c’est à peine si trois cents milles nous séparent de la Nouvelle-Irlande. »

À supposer qu’il en fût ainsi, que le calme prît fin dans la matinée, la navigation du