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à travers la louisiade.

brables récifs de ces parages. Figurez-vous des bancs madréporiques longs de deux cents milles et larges d’une centaine… À moins d’être bon pratique, on y laisserait son doublage et même sa coque…

— Est-ce que vous avez quelquefois relâché dans les principales îles ?… reprit Pieter Kip.

— Non, répondit M. Gibson. D’ailleurs, quel commerce ferait-on avec Rossel, Saint-Aignan, Trobriant, Entrecasteaux… À moins qu’on ne voulût remplir sa cale de noix de coco, car ce sont ces îles qui possèdent les plus beaux cocotiers de toute la terre ?…

— Cependant, fit observer M. Hawkins, si les navires ne vont pas charger aux Louisiades, ce n’est point que l’archipel soit inhabité…

— En effet, mon ami, déclara M. Gibson. On y trouve une population farouche et cruelle… peut-être même cannibale, malgré les efforts des missionnaires.

— Est-ce qu’il y a eu récemment des scènes d’anthropophagie ?… demanda Pieter Kip.

— Il n’est que trop vrai, affirma le capitaine, des scènes épouvantables. Aussi un bâtiment qui ne se tiendrait pas sur ses gardes risquerait-il d’être attaqué par ces indigènes…

— Et non seulement par les naturels de la