laient pendant quinze jours mener la plus misérable existence.
Tel fut le récit que fit Pieter Kip, tandis que son frère, écoutant en silence, se bornait à le confirmer du geste.
On savait à présent pourquoi la Wilhelmina, attendue à Wellington, n’y arriverait jamais, pourquoi le navire français Assomption n’avait pas rencontré d’épave sur sa route. Le trois-mâts gisait dans les profondeurs de la mer, à moins que les courants n’en eussent entraîné quelques débris plus au nord.
L’impression produite par le récit des naufragés était tout en leur faveur. Naturellement, personne n’eût songé à mettre en doute sa véracité. Ils se servaient de la langue anglaise avec une facilité qui témoignait d’une instruction et d’une éducation convenables. Leur attitude n’était point celle de tant de ces aventuriers qui pullulent sur ces parages, et l’on sentait chez Pieter Kip, surtout, une inébranlable confiance en Dieu.
Aussi M. Hawkins ne cacha-t-il point la bonne impression qu’il éprouvait.
« Mes amis, dit-il, vous voici à bord du James-Cook, et vous y resterez…
— Soyez remercié, monsieur, répondit Pieter Kip.