Au ton suspensif de ces derniers mots, il fut évident que cet homme ignorait s’il avait trouvé refuge sur un continent ou sur une île.
Le grappin du canot fut envoyé à terre, et, quand un des matelots l’eut ajusté dans un creux de roche, M. Gibson et ses compagnons débarquèrent.
« Où sommes-nous ?… demanda le plus âgé.
— À l’île Norfolk, répondit le capitaine.
— L’île Norfolk », répéta le plus jeune.
Les naufragés apprenaient alors en quel endroit ils se trouvaient : une île isolée de cette portion de l’ouest du Pacifique. Ils y étaient seuls, d’ailleurs, de tous ceux que la goëlette hollandaise comptait à son bord.
Sur la question de savoir ce qu’était devenue la Wilhelmina, si elle avait péri corps et biens, ils ne purent répondre d’une façon formelle à l’interrogatoire de M. Gibson. Quant aux causes du naufrage, voici ce qu’ils racontèrent :
Quinze jours avant, la goëlette avait été abordée pendant la nuit, — ce devait être à trois ou quatre milles dans l’est de l’île Norfolk.
« En sortant de notre cabine, dit l’aîné des deux frères, nous avons été entraînés dans un