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les deux frères.

L’instrument passa aux mains du capitaine, qui constata la présence de deux individus debout sur les dernières roches à l’extrémité de la pointe. Le brouillard, dissous alors, permettait de les distinguer même et l’œil nu. Qu’il y eût là celui des deux hommes que Nat Gibson avait aperçu la veille, cela ne pouvait plus faire l’objet d’un doute.

« Le grand canot à la mer ! » commanda le capitaine.

Et, en même temps, par son ordre, Flig Balt hissa le pavillon britannique à la corne de brigantine en réponse aux signaux.

Si M. Gibson avait dit de parer le grand canot, c’était en cas qu’il y eût à embarquer plus de deux personnes. Il était possible, en effet, que d’autres naufragés se fussent réfugiés sur l’île, en admettant qu’ils appartinssent à l’équipage de la Wilhelmina. Il y avait même lieu de souhaiter que tous eussent gagné cette côte après avoir abandonné la goëlette.

L’embarcation descendue, le capitaine et son fils y prirent place, celui-ci à la barre. Quatre matelots se mirent aux avirons. Vin Mod était parmi eux, et, au moment où il enjambait la lisse, il fit au maître d’équipage un geste qui témoignait de son irritation.

Le canot se dirigea vers le banc de corail.