Page:Verne - Les Frères Kip (partie 1).djvu/136

Cette page a été validée par deux contributeurs.

130
les frères kip.

— En effet, répondit l’armateur, et ce ne serait pas étonnant à cette époque de l’année…

— Est-ce que tu as vu quelque embarcation en dedans des récifs ?… demanda le capitaine à son fils.

— Aucune, père.

— Je pense alors, reprit le maître d’équipage, que M. Nat se sera trompé… La soirée était déjà sombre… Donc, à mon avis, capitaine, si le vent se lève cette nuit, nous ferions bien d’appareiller. »

On le comprend, Flig Balt, déjà très contrarié de la présence de M. Hawkins et de Nat Gibson à bord du brick, ne devait rien craindre tant que l’embarquement de nouveaux passagers. En ces conditions, il serait contraint de renoncer à ses projets — ce qu’il n’entendait pas faire. Ses complices et lui étaient formellement résolus à s’emparer du navire avant son arrivée à la Nouvelle-Irlande.

— Cependant, reprit le capitaine, si Nat n’a point commis une erreur, s’il y a des naufragés sur cette côte de Norfolk, — et pourquoi ne seraient-ce pas ceux de la Wilhelmina ? — il faut leur porter secours… Je croirais manquer à mes devoirs d’homme et de marin si je remettais à la voile avant de m’être assuré…